
Il y a 20 ans des chercheurs ont lancé une idée folle, qui pouvait être considérée du domaine de l’impossible : se poser sur une comète pour analyser sa composition et en connaître l’origine. Il a fallu monter le projet d’un point de vue scientifique et ce à l’aide de la technologie datant des années ’80 et ’90. Puis il a fallu trouver le financement (1,3 milliard d’euros versé par 20 pays). J’imagine aisément qu’il a fallu convaincre qu’il était possible de lancer une sonde spatiale qui mettrait 10 ans à atteindre la comète choisie distante de 500 millions de kilomètres. Et j’imagine également qu’il a fallu relever tous les défis scientifiques qui pouvaient aboutir sur le fait qu’il n’était pas possible de trouver des solutions pour mener à bien le projet.
Et hier, le 12 novembre, le robot Philae s’est posé sur la comète « Tchouri ». Cela semble incroyable… et pourtant cela a été possible grâce à l’imagination, l’ingéniosité et la ténacité des scientifiques.
Cet exploit me rappelle une citation de Charles-Ferdinand Ramuz* qui invite justement à l’art du possible :
« La plupart des hommes manquent d’imagination. […] ils ne distinguent pas, au-delà de ce qui existe, le possible. Il faut leur faire voir le possible, et qu’il ne tient qu’à eux de le réaliser. »
Du coup cela m’a ramené à ma propre expérience : combien de fois je pense que ceci ou cela n’est pas possible de faire ou d’accomplir. Au contraire, il faut partir du « possible », c’est-à-dire mettre le poids de mes pensées et de mes actes du côté de l’infini principe qui gouverne l’univers afin de se trouver en adéquation avec « la loi du possible ». Cela permet de faire tomber les limites, les doutes qui peuvent m’assaillir quand justement j’accepte l’idée que ce n’est pas possible.
Les scientifiques viennent de le prouver pleinement, Philae a atterri à 1 km du point qui était prévu à l’origine. Alors à mon échelle je peux certainement cultiver de plus en plus l’art du possible !
* écrivain et poète suisse, in Besoin de grandeur